Excellent !
Première fois que je voyais ce concept de 2 impros de 45 minutes non-stop et je suis séduit !
Selon moi, le point principal que j'en retire, c'est qu'ils ont le teeeeemmmps de construire, de poser leurs persos, de mettre en place un cadre, un décor, etc. Des bonnes scènes bien posées de 5-10 minutes à 1 ou 2 acteurs, parfois plus, où l'on n'est pas envahit par une succession d'apparitions sporadiques et inopinées avec un "chrono de Damoclès" qui égrène ses secondes au dessus de la scène (ça contraste avec une impro
dégressive )
Le côté bluffant, c'est l'investissement des personnages qui assument jusqu'au bout, et même au-delà. Un improvisateur part dans une voie sans issue ? Quelqu'un lance une idée infaisable ? Un acteur prend un rôle apparemment très limité niveau histoire ? Pas grave ! Ils y croient et ils y vont. Ca m'impressionne vraiment beaucoup !
Pour le jeu d'hier, il y avait Laurent Mazet et Bidouille dans les têtes que je connaissais ; 5 en tout sur scène.
Première impro avec le mot
"immangeable" (le mot est choisi dans un vieux dico très
styli au hasard par le public) où Laurent incarnait un présentateur d'émission culinaire dont l'audimat déclinait irrémédiablement avec les causes et les conséquences que vous pouvez imaginer (ou pas).
Les acteurs n'étaient pas dedans à 100%, mais ils se sont surpassés sur la deuxième impro intitulée
"sacristie" qui pourrait bien avoir été choisi par la ludi (Sarah, ça va chauffer pour tes oreilles au prochain cours avec Bidouille
).
Là, on a vu un curé possédé par le diable et les vices de la luxure (certes, le sujet est déjà vu en impro mais dans ce cas là, le curé était tout simplement génial
) et, comme l'a dit Nolwen, un Laurent Mazet en Jésus Christ mémorable. Terrible !!!
J'ai été bien scotché par Bidouille sur cette impro qui jouait un petit garçon esseulé qui arrivait perpétuellement en retard à la messe. Il n'a pas dit un seul mot pendant les 30 premières minutes de l'impro à chaque apparition, les autres ont été mega-rudes avec lui à la fin, il s'est fait traiter de moins que rien et malgré tout ça, il n'a pas décroché d'un iota ! On croyait à 200% à ce petit garçon rejeté, humilié et abandonné, c'est fort !
Seule déception : un public réduit (35 personnes dans une jolie salle confortable d'une centaine de place) mais réceptif toutefois. Alors courez-y tous la prochaine fois (jeudi 4 mai) et faites plein de comm, ça vaut vraiment le coup !
Antoine